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Restaurant Frédéric Simonin, gastronomie étoilée à deux pas de l’Arc de Triomphe

A deux pas de l’Arc de Triomphe, le restaurant de Frédéric Simonin incarne l’esprit confidentiel de la gastronomie parisienne. Récompensée d’une étoile au Guide Michelin, de trois toques et d’une note de 16/20 au Gault & Millau, la maison déploie une cuisine gastronomique, créative et raffinée dans un décor élégant. La Rédaction vous amène à sa découverte.

Un écrin discret, l’architecture d’un appartement parisien

Nichée rue Bayen, la table de Frédéric Simonin impose d’emblée sa différence. Loin des fastes ostentatoires, l’adresse, de trente-six couverts seulement, cultive une élégance sobre et chaleureuse. La salle, conçue comme un appartement parisien, offre la douceur d’un parquet clair, des murs ivoire et des miroirs biseautés. Les teintes Terre d’Argile se déclinent en nuances subtiles et donnent au lieu une patine raffinée. Ici, la mise en scène est au service du goût. La lumière naturelle baigne la salle, le bois blond et les lignes épurées instaurent une atmosphère cosy, presque confidentielle.

"L'appartement " Frédéric Simonin © Corinne Martin
La façade du restaurant Frédéric Simonin © Corinne Martin

Frédéric Simonin, un parcours d’excellence

De l'apprentissage à la reconnaissance

Né d’un père militaire, Frédéric Simonin découvre très jeune le goût du dépassement. À quinze ans, il débute son apprentissage en Bretagne, avant d’être sacré Meilleur Apprenti de Bretagne deux ans plus tard. Son ascension s’écrit ensuite dans de grandes maisons, Ledoyen auprès de Ghislaine Arabian, Le Meurice avec Marc Marchand, Taillevent, puis le George V sous la direction de Philippe Legendre. 

En 2002, à seulement vingt-sept ans, il décroche sa première étoile Michelin au Seize au Seize, dans le 16ᵉ arrondissement de Paris. En 2004, il est élu Jeune Chef de l’Année par le guide Pudlowski, avant de rejoindre Joël Robuchon, figure tutélaire et mentor, qui lui confie les rênes de La Table de Joël Robuchon à Paris, puis des Ateliers Robuchon à Londres. Il y décroche une, puis deux étoiles Michelin, symbole d’un talent affirmé et reconnu.

2010, ouverture de son restaurant éponyme

En 2010, il ouvre son propre restaurant rue Bayen, dans le 17ᵉ arrondissement de Paris. Fidèle à son style alliant élégance discrète et maîtrise technique, il décroche en 2011 une étoile Michelin. Simultanément, le Guide Pudlo lui décerne le titre de Chef de l’Année. Consacré Meilleur Ouvrier de France en 2019, il incarne aujourd’hui une gastronomie française contemporaine, à la fois précise, lisible et sensible. Chez Frédéric Simonin, la technique s’efface derrière l’émotion. Chaque plat traduit un équilibre entre justesse, intensité et chaleur humaine, la marque des grands chefs.

Le chef Frédéric Simonin @Frédéric Simonin

Guillaume Levasseur, la signature sucrée

Depuis l’ouverture, la signature sucrée de l’établissement revient à Guillaume Levasseur, chef pâtissier et complice de longue date. Formé au CFA Médéric dès l’âge de 14 ans puis affiné chez Joël Robuchon, il apporte à la pâtisserie la même exigence que Frédéric Simonin applique au salé. Sa pâtisserie s’inscrit dans la continuité naturelle du repas, épurée, équilibrée, élégante. Chaque création repose sur une idée forte, un produit phare et un souvenir sensoriel. Guillaume Levasseur travaille les textures avec finesse, joue sur les températures et marie les saveurs avec une précision poétique. Entre sucre et acidité, croquant et onctuosité, fraîcheur et profondeur, il signe des desserts qui prolongent l’émotion sans la rompre.

Le chef pâtissier Guillaume Levasseur © Frédéric Simonin

Une cuisine d’auteur, comme une partition

Frédéric Simonin propose une cuisine d’auteur, française et contemporaine. Celle-ci se lit comme une partition, claire, structurée et respectueuse des saisons. Les assiettes évitent l’artifice, elles fondent sur des cuissons parfaites, des jus puissants et des sauces légères, conçues pour amplifier le goût sans le masquer. Le chef privilégie les circuits courts, les producteurs engagés et la traçabilité. Nombre de ses fournisseurs sont choisis pour leur démarche durable, une exigence qui s’inscrit au cœur de la conception du menu. La carte, volontairement courte, change au rythme des marchés. Trois menus dégustation structurent l’offre*, complétés par un menu déjeuner.

*Signature en 4 temps, Tentation en 5 temps et Dégustation en 8 temps.

Notre expérience chez Frédéric Simonin

De délicates mises en bouche

Confortablement installés, nous choisissons le menu déjeuner en trois services, prélude à une expérience tout en finesse. Deux coupes de champagne La Réserve Nature de Palmer & Co ouvrent le bal. Elles sont accompagnées de délicates mises en bouche, une royale de foie gras relevée d’une réduction de Porto rouge et d’une émulsion au parmesan, suivie d’une madeleine tiède aux olives noires et à la sarriette. En prélude au repas, le pain au sarrasin du MOF Frédéric Lalos, servi avec un beurre Bordier aux graines de sarrasin torréfiées, affirme d’emblée le ton de la maison alliant précision, élégance et respect du produit.

Champagne et mises en bouche © Corinne Martin
Pain du MOF Frederic Lalos et beurre Bordier © Corinne Martin

Des assiettes parfaitement exécutées

En entrée, la pâte Conchiglioli en habit vert séduit par son élégance. Farcie de girolles nouvelles, escortée d’asperges épis et d’ail des ours, elle s’épanouit dans un bouillon d’oignons fumés au bois de hêtre d’une profondeur remarquable. Le tout s’accorde subtilement avec un Pinot Noir Blanc de Noirs Moulin Blanc 2023, au fruit délicat et à la tension minérale. En plat, place à l’une des signatures du chef Frédéric Simonin avec le lapin Rex du Poitou rôti. Nappé d’un jus de thym serpolet fumé au bois de baies, il nous est servi avec une feuille de romaine, des herbes croustillantes ainsi qu’un condiment maïs et raisins blonds au piment doux jalapeño. Un mets d’une belle précision, magnifié par un Mercurey 2023 du Domaine Michel Juillot, à la fois racé et velouté.

La pâte Conchiglioli © Corinne Martin
Le lapin Rex du Poitou © Corinne Martin

Des instants sucrés d'exception

Vient ensuite l’instant sucré, signé du chef pâtissier Guillaume Levasseur. Sa rhubarbe fondante à la fleur d’hibiscus, accompagnée d’une meringue souple et d’un sorbet framboise, séduit par sa fraîcheur et sa précision d’exécution. L’accord avec un Jurançon 2021 du Domaine Cauhapé révèle une harmonie fruitée et élégante. En final, la valse des mignardises*, toute en finesse, conclut le repas sur une note régressive et raffinée.

*Financier noisette au glaçage citron vert, pâte de fruit ananas, guimauve framboise, panais mendiant chocolat Dulce, caramel au beurre salé à la vanille de Madagascar

La rhubarbe © Corinne Martin
La farandole de mignardises © Corinne Martin

La cave et l'accord, Pascal Drouet, l'âme du vin

La carte des vins, élaborée avec soin, prolonge la philosophie de la maison, authentique, créative et de caractère. Ancien bras droit de Marc Veyrat, Pascal Drouet, directeur de salle et responsable de la sommellerie, incarne le lien entre la cuisine et la cave. Son approche est claire, proposer des cuvées qui dialoguent avec la cuisine, défendre des vignerons sincères et offrir des détours surprenants sans dérouter le convive.

La cave, mesurée mais riche, propose des terroirs classiques et des perles plus rares, Bourgogne, Rhône, Loire, Jura, sans négliger les vins du monde. Les accords mets-vins sont proposés en formules graduées pour accompagner les menus dégustation, et le service de Pascal est marqué par une pédagogie discrète et un sens aigu du moment.

Pascal Drouet © Frédéric Simonin

Un service intelligent, prévenant et profondément humain

Chez Frédéric Simonin, le service ne joue pas la carte du protocole figé. L’art de recevoir se joue sur la justesse des gestes, la maîtrise des tempos et la chaleur des attentions. Le chef revendique un leadership bienveillant : « Mes collaborateurs sont les artisans de l’ombre, sans qui la lumière de ma cuisine ne brillerait pas. » Cette posture irrigue la salle, on y perçoit l’importance du collectif et la reconnaissance du travail accompli. Le confort du convive, rythme, température, service du pain, choix du café, est soigné comme une évidence.

Le chef et sa brigade © Frédéric Simonin

L'Avis de la Rédaction

Frédéric Simonin propose une expérience gastronomique d’exception alliant précision, élégance et émotion. Dans un paysage parisien souvent tenté par la démonstration, cette maison du 17ème arrondissement rappelle que la vraie modernité réside dans la sincérité. A travers ses assiettes, le chef poursuit une même quête, celle de la vérité du produit et de la beauté du partage. Une adresse précieuse, à découvrir pour qui cherche l’excellence sans artifice, l’émotion sans excès et le raffinement sans rigidité. On valide !

Informations Pratiques

Restaurant Frédéric Simonin*
25, rue Bayen
75017 Paris

Tél. 01 45 74 74 74

Site : https://fredericsimonin.com

Menus

  • Déjeuner : en 2 ou 3 services – accord mets & vins possible
  • Diner : en 4, 5, ou 8 temps – accord mets & vins possible 

Fermeture hebdo. : Lundi, dimanche

Métro(s) proche(s) : Ternes

Visuel de couverture : © Corinne Martin